Me retrouver avec des enfants pour qui la robotique ou la programmation est une nouvelle activité me permet d’observer leur facilité d’apprendre par eux-mêmes. C’est ce que j’ai fait il y a deux semaines en animant des ateliers de robotique pour des classes de deuxième année à l’école de mon fils.
Mon fils de 8 ans et moi avions rapidement fabriqué des prototypes à la maison. Nous les avions créé avec des littleBits et des boîtes à thé vides. C’est mon fils qui avait eu l’idée que les élèves auraient le choix de construire une distributrice ou un moulin à vent. Des projets simples à faire. Des projets qui permettaient aux enfants de s’initier à l’électronique ainsi que de savoir quand utiliser un servomoteur et quand utiliser un moteur à courant continu.
L’activité a aussi mis en lumière les compétences essentielles pour faire un projet avec peu d’instructions.
Diversifier les approches pédagogiques est cruciale pour préparer les enfants pour le futur. Je voulais donc que ces ateliers soient une occasion pour les élèves d’apprendre en faisant, d’apprendre sans suivre une recette.
J’ai pu observer comment les élèves, à l’école, démontrent de l’initiative, de la débrouillardise et de la créativité lorsqu’ils font leurs projets en classe. C’est un point important car on entend beaucoup parler que l’école tue la créativité, que les enfants d’aujourd’hui ne prennent plus de risques de peur de faire des erreurs, que les élèves s’attendent à ce que l’on leur dise comment faire.
Valoriser le processus plus que l’objet
Un élément qui m’a marqué est combien d’enfants valorisaient l’objet fini et comment ils sont habitués que l’adulte leur décrive comment faire étape par étape. Certaines équipes ont terminé le projet, d’autres pas. Il a été important de répéter aux élèves que ce qui compte est d’avoir participé, de s’être posé des questions, d’avoir appris des choses; que le but de l’activité n’était pas d’avoir terminé l’objet.
Ce qui est important dans mes ateliers est le processus de découverte, de conception, de fabrication, d’analyse et de recherche de résolution de problèmes.
Tant mieux s’ils ont réussi à fabriquer un objet fonctionnel. La priorité va au processus. Comment les enfants s’y prennent pour comprendre le fonctionnement de la technologie, pour déterminer comment créer les mécanismes? Est-ce qu’ils expérimentent leurs idées et les modifient en fabriquant? Ont-ils essayé de trouver des solutions aux problèmes qu’ils ont rencontrés?
En leur posant des questions comme « Quels sont les matériaux qu’ils ont besoin pour réaliser leur projet? » et « Comment assembler toutes les pièces ensemble? » on constate que le plus grand défi de mes ateliers n’est ni l’électronique ni la robotique. C’est sûr qu’ils en apprennent beaucoup sur ces matières. Le grand défi est au niveau du design et de l’ingénierie. Ce sont des compétences qui demandent plus de pratiques, plus de temps pour se développer.
C’est pourquoi c’est important que les enfants fassent ce type d’activités fréquemment. Sinon ils ne développeront pas les réflexes, la confiance en soi et les connaissances nécessaires pour fabriquer sans l’aide d’un manuel d’instructions. Sinon ils n’apprendront pas à apprendre par eux-mêmes.